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Nouveau drame religieux. Cinq jours après le drame de Bruxelles, c’est à Lahore que des hommes ont craqué. Des enfants et des femmes ont été retrouvés morts dans un parc. Les auteurs du drame ont aussi succombé à leur coup de folie. Ils n’auraient pas supporté que des enfants fêtent Pâques.
Imaginez-vous des compte-rendus d’attentats aussi indécents dans la presse ? Oui, très facilement. Nous en lisons tous les jours, généralement la rubrique « faits divers » de la presse régionale. Ces articles relatent des histoires qui se suivent et se ressemblent : une femme quitte un homme violent, il l’abat en représailles.
Un véritable terrorisme intime pour toutes les femmes en couple. Chaque féminicide conjugal, et son traitement patriarcal par la justice et par la presse, nous rappellent à la réalité : une femme qui se met en couple avec un homme prend des risques inouïs.
Dans le monde, 30% des femmes qui ont vécu en couple ont subi des violences physiques ou sexuelles de la part de leur conjoint. Une estimation minimale qui ne prend pas en compte les violences verbales, psychologiques, économiques.
Une réalité aussi morbide que monotone, heureusement égayée par nos procureurs et journalistes. Dans la rubrique « femme écrasée », on ne lit pas des compte-rendus de crimes, mais plutôt des « drames ». Drame passionnel, drame conjugal, drame de la jalousie, drame de la séparation, drame de la fin de vie… Que de variations lyriques autour d’une intrigue bien banale : elle voulait échapper à son contrôle, il l’a tuée.
Dans cet univers littéraire, le meurtrier n’est plus un simple criminel mais un « auteur » de crime. L’assassin n’a pas prémédité un crime, mais plutôt mis en scène une mise à mort. Quel talent, quelle créativité !
Un exemple de cette actualité littéraire frissonnante :

Capture d’écran La Montagne

Capture d’écran La Voix du Nord
Comme d’habitude, ces articles s’intéressent avant tout à la personnalité (fantasmée) des agresseurs, tout en minimisant la gravité de leurs actes. Pendant ce temps, leurs deux victimes sont entre la vie et la mort à l’hôpital. Je cherche tous les jours de leurs nouvelles dans l’actualité. Mais les journalistes vont-ils nous tenir informé-e-s de leur sort ?
En 2016, comme d’habitude, une femme meurt tous les trois jours en France sous les coups de leur conjoint ou ex-conjoint. Cette année, 216000 femmes âgées de 18 à 75 ans seront probablement victimes de violences sexuelles et/ou physiques de la part de leur conjoint ou ex-conjoint. Un grave enjeu de droits humains, de justice, de santé publique, abandonné au lyrisme complice de ceux qui sont censés nous protéger ou nous informer.
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[Mise à jour]
- 1er avril : La Montagne nous apprend que l’état de santé de Morgane s’améliore.
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A lire aussi :
- 2016, l’état d’urgence : FEMINICIDES conjugaux en France. En mémoire des femmes qui ont succombé aux coups de leurs conjoints cette année.
- Les mots tuent : Compilation d’articles pour dénoncer le traitement journalistique des violences faites aux femmes. Pour une information juste et objective.
- Pétition adressée au Garde des Sceaux : @JJUrvoas : sensibilisez les magistrat-e-s aux propos minimisant les violences contre les femmes
Pingback: 2016, l’état d’urgence : FEMINICIDES conjugaux en France | Le Courrier de Diké
Rien à voir avec cet article, dont je partage d’ailleurs les conclusions.
Juste pour signaler des accusations de viols sur des « pick up artists » américains ou canadien, parce que, ce que vend cette idéologie c’est le parfait petit manuel du violeur.
http://www.thedailybeast.com/articles/2016/09/21/pickup-artists-on-trial-for-rape-ring.html
l’article est édifiant. Je rappelle le concept de « last minute resistance », qui est donc la manifestation d’un non consentement de la part de la femme, qui doit, selon ces personnes être ignoré…
Si ce n’est pas du viol, j’aimerais qu’on m’explique de quoi il s’agit.
Les sites des pick up artists français s’abreuvent aux mêmes sources philosophiques, et il s’agit aussi de site qui font l’apologie du viol. Leurs dénégations ne changent rien aux faits.