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Bernard Ronsin, Cervelle de Poireau, Colère culinaire, Epilation, injonctions patriarcales, mansplaining, mottes de beurre rance, Philippe Le Ray, Polémique à deux balles, Retourne dans ta cuisine, Sexisme gastronomique
Ce week-end, Monsieur Poireau, visiblement affamé ou simplement désœuvré, nous a cuisiné à la va-vite un réchauffé de sexisme à la moule, particulièrement insipide. Je vous livre la recette en exclusivité :
Ingrédients :
- un poireau mal embouché
- 3 seaux de moules bien moulées : sexy et intégralement épilées
- 100 kg de soupe sexiste prête à déguster
- 3 bottes de préjugés anti-féministes et mythes sexistes périmés
- 10 litres de vin-aigre (ou 20 mottes de beurre rance).
- une once de masculinisme de saison
- une poignée d’arrogance phallique
- des mots-clés vulgaires et racoleurs
- des fautes de grammaires
Recette :
Prenez la soupe au sexisme et portez la à ébullition dans une cocotte minute. Lorsqu’elle commence à frémir de colère, ajoutez les bottes de préjugés anti-féministes (nous suggérons un panaché d’accusations de puritanisme, de bêtise et de victimisation). Faites monter la pression.
Pendant ce temps, faites mariner les moules dans du vinaigre. Cela donnera à votre soupe sexiste un arrière-goût aigre et persistant. A la limite, vous pouvez remplacer le vinaigre par du beurre rance, pour ajouter du gras et du liant.
Assaisonnez les moules de mauvaise foi masculiniste (déni du patriarcat et de la culture du viol), à petite dose néanmoins. Plus c’est gros, moins c’est argumenté, et plus ça passe (grâce à votre autorité naturelle).
Ajoutez la soupe bouillante à votre plat de moule ; et battez-celles-ci à coup d’arrogance phallique. Il s’agit de rappeler qui vous êtes à votre audience (réelle ou fantasmée). Si votre audience ne s’intéresse pas assez à vos créations culinaires, ajoutez les mots-clés vulgaires et racoleurs : succès garanti pour attirer les fins gourmets.
Pensez à distiller quelques fautes de grammaires, pour donner un aspect improvisé et authentique à votre plat, même s’il marinait dans votre cervelle depuis longtemps.
Voici donc la soupe que nous a servie le Poireau ce week-end. Nous autres, chattes aux griffes bien aiguisées, oies faussement blanches et chiennes de garde, avons mal digéré le plat. Je vous propose donc une variante plus savoureuse :
Prenez le poireau mal embouché. Déshabillez-le pour le laisser « afficher à la face du monde son sexe » (une dernière fois). Puis bâillonnez-le et mettez fin à ses propos faussement provocateurs et vraiment réactionnaires. Laissez-le poireauter et méditer sur les infortunes de la condition masculine. Faites macérer votre poireau dans une sauce féministe au curry, en dosant les épices selon vos revendications : coriandre, curcuma, gingembre, cannelle, cardamome, noix de cajou… N’oubliez pas de rajouter quelques piments bien rouges pour relever l’ensemble !
Pour servir : jetez la soupe de sexisme aux moules (elle restera imbuvable de toute façon), et croquez le Poireau à pleines dents !
Bon appétit !
Une expérience culinaire à partager avec Maëlle & Diction ou Sophie Gourion !
Et vu que la tendance est au sexisme gastronomique, je vais réfléchir à une recette de poule au pot spéciale Philippe « cot cot » Le Ray, agrémentée de confitures pour Bernard « casserole » Ronsin. Merci à nos élus qui nous inspirent !
Crédit photo : Victor Jeffrey